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mur de berlin: Entre souvenirs et nostalgie Imprimer Envoyer

 

 


Il y a 20 ans tombait le Mur de Berlin....

En cette fin d’une semaine d’animations consacrée à la commémoration de la chute du Mur de Berlin, initiée par la Maison de l’Europe de Rennes-Haute Bretagne et organisée à Plélan par Fanny Peleau, la médiathèque, le samedi 14 novembre, nous a proposé d’aller à la rencontre d’hommes et de femmes qui ont vécu avec le Mur, en présence d’une sculpture de Jean-Yves Menez. Intitulée « Passage d’homme », cette œuvre représente, à elle seule, tout un pan d’histoire de l’Allemagne du XXe siècle ! Et le sculpteur voyageur (comme il se définit lui-même) nous a raconté sa surprenante histoire. Comment il s’est rendu à Berlin début décembre 1989 pour sculpter dans le mur, sous le regard intrigué des policiers Est et Ouest allemands ! Comment, dans une ville en folie, où tous les repères datés de la Guerre Froide volaient en éclat depuis l’ouverture des frontières en novembre, son œuvre prit forme, fut saccagée  à deux reprises, mais comment il s’était obstiné à la retailler, puis l’avait ramenée en France. Pour la préserver de la cupidité du moment qui dévora littéralement le Mur !
A côté de lui, Roland Hahn, Berlinois de naissance, témoigne de son enfance près du mur et lit, ému, un texte qu’il a écrit sur la ville présentée comme une « fille de joie », partagée entre les quatre vainqueurs du nazisme.
Les autres témoignages apportent un éclairage sur la vie au quotidien dans Berlin, une ville coupée en deux. Le mur passait au milieu de monuments, fermait des rues les transformant en  impasses, séparait  les stations de métro, etc.... « Une vraie vision surréaliste !», s’exclame  Monika Brugger, orfèvre plasticienne établie en France depuis 30 ans.
Le mur apparaissait sans solution, personne ne pensait qu’il pouvait tomber et il a suffi qu’un éclair jaillisse pour que l’incroyable se réalise. Roland Hahn, à nouveau, raconte qu’il était à Berlin en septembre 1989 et qu’il n’aurait jamais imaginé possible la chute du mur un mois après.  Il avait tenu de  tels propos, deux jours plus tôt, devant un groupe d’élèves du collège l’Hermine venu avec leur professeur d’Allemand et de civilisation européenne poser leurs questions, comme avant eux , mardi 10 novembre, des élèves des écoles primaires de Notre Dame et de La Pierre Pourprée.
Au-delà de la joie de retrouver la liberté, les témoins, comme Eva Petit qui se souvient d’un Berlin en 1991 encore imprégné par l’odeur singulière, polluée, des usines et des trabans, nous parlent de la difficulté pour les Allemands de l’Est de s’intégrer dans le monde occidental, de renoncer à leur politique sociale qui paraissait rassurante par rapport au monde qu’ils découvrent. Ostalgie, avez-vous dit ?
Un mur tombe, mais d’autres murs se dressent implacablement. « Entre les riches et les pauvres ! », « ...sur internet aussi, on édifie des murs de censure !». Dans le public, nombreux, des voix s’élèvent pour nourrir ces échanges autour de Jean-Yves Ménez.  Ce dernier qui a sculpté dans le granit, la glace, se rend compte que le béton est friable, fragile...comme la sagesse des hommes et que s’il a repeint, à l’occasion, « passage d’homme », avec des couleurs vives, rouge, jaune, bleu et blanc, c’est peut-être pour redonner un nouveau drapeau, sans frontière ni état, à l’Espoir.
Jackie Berteaud et Jean-Louis Méloche, le 17 novembre 2009.

 


 

 

Le mur de Berlin expliqué aux élèves de CM2

"L'homme ne peut pas s'empêcher de faire des murs" commente tristement, Jean-Yves Menez, devant un parterre d'élèves de CM 2 de l'école publique. En effet depuis un mois, l'artiste expose à la médiathèque un morceau sculpté du mur de Berlin. "C'était en décembre 1989, à Checkpoint Charlie à la frontière entre les quartiers Mitte (côté soviétique) et Kreuzberg (secteur américain), j'avais emprunté une échelle d'échaffaudage à quelques G.I. Je sculptais pendant le jour, et pliais l'échelle à la nuit tombée. J'étais haut sur le mur pour éviter le vandalisme des "gratteurs de murs" qui récupéraient des bouts de muraille pour les revendre à la sauvette. Heureusement, mon travail d'artiste, inspirait un certain respect, les forces de polices hésitaient à me déloger, d'autant plus lorsque la télévision suédoise a commencé à faire un reportage sur mon travail.
Les élèves écoutent bouche bée, une histoire vécue comme une aventure, une autre histoire, peut-être un peu différente de celle des manuels scolaires.

 




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